Bonjour,
La nouvelle est tombée, plus surprenante encore que la génération spontanée d’un neurone femelle viable dans le crâne de Marlène Schiappa : Macron non seulement mange, comme un mortel ordinaire, mais en plus il mange des pizzas. ♫ Il est des nôtres ♪... Tout est oublié, tout est pardonné. Dire que le saupoudrage (mal ciblé) de quelques milliards n’a pas calmé la colère jaune et qu’il a suffi d’une Margherita à 5€99 (en tout cas dans la tête des communicants de l’Élysée). Ça tient à peu de choses la politique. Il ne reste plus qu’à inventer un spray déodorant à la pizza à pulvériser, deux fois par jour, sous les aisselles et tout endroit susceptible d’être reniflé, pour prolonger l’effet, ce qui, au cas particulier, éviterait l’étape du lapin pour les tests de toxicité. On n’a pas encore de détails sur ce qu’il advient desdites pizzas une fois mastiquées par une aussi insigne bouche (histoire, probablement, de garder un peu de Mystère) mais la communication de l’Élysée étant ce qu’elle est, face à la nécessité impérieuse de prouver que notre président est humain, cela ne saurait tarder, renouant ainsi avec la tradition monarchique, quelqu’un ayant le privilège quotidien d’observer et de humer les selles royales afin d’évaluer l’état de santé du monarque.
Castaner dont la tronche hirsute, à défaut de l’impression de virilité recherchée, évoque plutôt une brosse à chiottes usagée, les cheveux nettoyant le fond de la cuvette et le menton pouvant, concomitamment, attaquer le tartre dans les coins façon canard WC et qui, en outre, ne dit que de la merde au point que Philippe, à la pilosité moins adaptée aux fonds de cuvettes, se sente obligé de parler à sa place, serait tout à fait dans son élément et devrait pouvoir s’acquitter de la tâche, sous réserve qu’un serviteur distrait ne le confonde avec l’objet de son observation et ne l’évacue, par inadvertance, dans les latrines royales. Certes, il n’a aucune compétence médicale, mais il n’a aucune compétence comme ministre de l’intérieur non plus et ça ne semble gêner personne. En plus il pourra s’estimer heureux car, dans le souci de faire peuple et de manger comme lui, une pizza en transit doit être subtilement plus épicée qu’un homard « de rugien » mais certainement moins odorante que le kebab qui, selon Sibeth Ndiayé, visiblement grosse consommatrice, constitue l’aliment de base de la France profonde. Mais trêve de considérations stercoraires.
Sauf à ce que l’intention ait été de plaire à Salvini, pourquoi une pizza, qui est à peu près aussi Française que la susnommée Sibeth il y a 3 ans ? Au moins, dans cet exercice, Chirac plébiscitait la tête de Veau et quand Giscard s’invitait à manger une omelette chez le péquin moyen, il emmenait son accordéon. Mais bon, à l’époque, manger n’était pas encore une prise de position idéologique et le risque était moindre d’offusquer une partie de la population avec un jambon beurre, ou son opposé, avec un kebab, quant au bœuf mironton, la connotation aurait été trop Française pour ledit Macron lequel, après avoir nié notre culture et nous avoir expliqué en substance que les tirailleurs sénégalais, dont loin de moi l’idée de nier les mérites, ont gagné la seconde guerre mondiale et peut-être Marignan et qu’il fallait des rues portant leur nom, franchit une nouvelle étape dans l’estompage progressif de l’idée même de France. À sa décharge, c’est vrai que le bœuf, ça pouvait aussi heurter les végans et les trans, donc finalement, après des débats houleux et ce que j’imagine avoir été une réunion de crise à l’Élysée, le choix stratégique s’est porté sur la pizza. Les mêmes génies de la communication ont aussi organisé des bains de foule avec inscription préalable en ligne et, selon le même principe que les bagues que l’on met à la patte des pigeons, attribution d’un bracelet coloré, bizarrement pas en jaune, après contrôle et véto, pour pouvoir « spontanément », pour la centaine d’heureux élus qu’un plan caméra serré faisait paraître plus nombreux mais aussi sensiblement plus cons, s’approcher du président jusqu’à sentir quelques effluves de pizza rémanentes et lui dire combien le peuple l’aime.
Surtout que le chômage baisse. Plus précisément, le nombre de personnes : inscrites à pôle emploi, dans la seule catégorie A, pas encore radiés et qui touchent toujours quelques indemnités qui les obligent à subir les tracasseries quotidiennes et croissantes d’une administration dont le seul mérite est d’employer 55 000 personnes qui, sans ça, seraient, elles-aussi, au chômage. Il y a quelques chômeurs dans mon entourage et pour l’instant ils semblent contenir leur joie devant cette bonne nouvelle, un peu comme quand la météo vous dit qu’il fait beau et qu’on voit la pluie à travers les carreaux. Mais bon dans un pays où le trafic de drogue est intégré au PIB peut être qu’un petit génie de l’Insee a trouvé un moyen d’incorporer les dealers dans l’équation, ceci expliquant peut-être cela.
Vraiment il faut que j’arrête de m’intéresser au spectacle politico-médiatique, qu’on nous sert quotidiennement pour distraire notre attention des choses importantes, car ça affecte mon moral. Quand j’ai su, fin juillet, qu’un astéroïde indétecté, aux intentions douteuses et répondant au doux nom de « 2019 OK », avait frôlé la planète, manquant de peu son objectif, tel un suppositoire finissant sa course contre un stérilet, j’ai juste pensé : « zut ! » et lorsque que, tout récemment, un énième incident nucléaire s’est produit, en Russie cette fois, le développement de moteurs à combustion éponyme nous promettant un avenir sinon radieux, au moins irradié, j’ai juste pensé : « rezut ! ». A ma décharge je venais de lire un article sur l’affaire Epstein qui rappelle aux quelques individus encore sensés qui déambulent sur la planète que, dans ces conditions, la survie de l’humanité n’est pas forcément une évidente nécessité.
Je sais que c’est idiot, mais depuis Frankestein et sa version frelatée (mais magistrale) interprétée en 1931 par Boris Karloff, dans le rôle du monstre et le Goldstein dans 1984, tout ce qui finit en Stein, j’ai comme une appréhension. J’ai craint un instant qu’il ne s’agisse d’un début d’antisémitisme, mais étant donné que j’aime bien les noms en berg et que, pour une raison qui m’échappe, à part peut-être un ou deux, je trouve les Lévy très sympathiques, ça devrait être bon. [Partie de démineur. Une mine explose] Eh, m… !
Il n’en demeura pas moins que les noms nous disent parfois des choses. Stein signifiant « pierre » en allemand, cela crée une sorte de hiérarchie : de Einstein (littéralement : « un caillou ») à Goldstein, en passant par un plus modeste Silberstein. Weinstein, quant à lui, signifiant tartre, comme dans les cuvettes de chiottes précédemment évoquées, ce qui est logique, quant à Epstein, contraction de Eberstein (eber signifiant sanglier), on n’est pas loin du cochon, voire du porc, donc, encore une fois : logique. Mais bon, les choses ne sont pas toujours aussi simples sinon on aurait un Cohn-Benstein.
[re-démineur. Je me tamponne le front avec un mouchoir]
Pour autant, de même qu’il ne viendrait à l’idée de personne de suspecter tous les prêtres catholiques de pédophilie, gardons-nous de tout amalgame, d’autant que comme je l’évoquais il y a aussi les « berg » qui, pour l’instant en tout cas, sauvent l’honneur et heureusement, car berg signifiant montagne on change carrément d’échelle, Silverberg c’est plus que Goldstein, mais moins que Goldberg, Zuckerberg (montagne de sucre) étant par contre relégué en queue de peloton tandis que Spielberg (montagne de jeu ou de divertissement), ce qui est parfaitement idoine, est hors catégorie.
[démineur qui gagne]