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samedi 12 avril 2014

Une boucherie


L’émission Des Paroles et Des Actes, consacrée à Marine Le Pen, a été une véritable boucherie et la plupart de ses contradicteurs ont été transformés en steak hachés.

Entre :
  • le chef d’entreprise favorable à l’euro tout en admettant qu’il est un frein et qui termine en clamant qu’il est pour « la mise sous tutelle » de la France par Bruxelles, 
  • le syndicaliste caricatural, frôlant l’apoplexie, qui est pour l’immigration et l’ouverture des frontières et qui parle des combats, contre les méchants patrons pour la sauvegarde de l’emploi, qu’il a menés... et perdus,
  • le chef de File UMP pour les européennes dont les arguments se résument à comptabiliser les jours de présence de Marine Le Pen au parlement Européen, à expliquer que, grâce à l’Europe, les Français aiment bien les Allemands et à conclure que son interlocutrice est trop à gauche, allant jusqu’à la comparer à Mélenchon,
  • l’autoproclamé défenseur des immigrés (terme à bannir car il fait la confusion volontaire entre ceux devenus Français, que Marine Le Pen inclut naturellement dans le terme à chaque fois qu’elle utilise ledit mot « Français », et les étrangers) qui possède un club de rugby et qui perd toute crédibilité quand il se prend en pleine face sa montre à 150 000 €,
  • Langlet, avec ses graphiques à deux balles, obligé d’admettre que la sortie de l’euro est possible,
  • Le député PS autiste qui n’écoute rien et coupe la parole quand on essaie de lui répondre, venu pour vendre son bouquin anti-FN qu’il n’arrive apparemment pas à écouler en dépit des 3€ indiqués sur la couverture et qui se prend à la fin un uppercut magistral...
J’en oublie car c’est trop fatigant de compter les cadavres.

Autant dire que j’ai passé un bon moment. Comme d’habitude Marine Le Pen a été trop interrompue pour pouvoir expliquer techniquement son projet et mettre en avant sa cohérence, ce qui, comble de malhonnêteté, lui a été reproché, mais elle a pu, au moins, expliquer sa vision et son idée de la France, ce qui est un grand progrès. Quand à Pujadas, il est presque redevenu un journaliste et ça risque de lui coûter cher.

Je remarque quand-même, car on peut aimer sans vénérer, que pour des raisons que j’espère tactiques, elle ne parle plus depuis longtemps de la loi de 73 et de cesser d’emprunter sur les marchés alors que, durant cette émission, de multiples occasions lui ont été données. Sans cet aspect, pour le coup, son programme manquerait de cohérence et, si l’on considère qu’elle n’a pas non plus répondu à la question de savoir pourquoi elle n’attaquait jamais les actionnaires, elle devient vulnérable à certaines critiques.

De plus, pourquoi alors qu’elle parlait de Peugeot ne pas avoir parlé de la décision politique (à la demande des USA) de cesser de vendre à l’Iran les 450 000 véhicules annuels que ce Pays achetait à l’entreprise Française et qui est la véritable cause de ses problèmes financiers ? Elle en avait pourtant déjà parlé par le passé. C’est d’autant plus dommage que le responsable syndical présent sur le plateau l’avait, si ma mémoire est bonne, évoqué lui aussi, une seule et unique fois, durant une interview (avant, certainement, de se faire taper sur les doigts et de revenir au discours classique sur la vilaine famille Peugeot).

Mais ne boudons pas notre plaisir. Il s’agit d’une victoire totale, confirmée par le quasi mutisme de la presse du lendemain sur le sujet. Les européennes s’annoncent bien.

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