Petit test amusant : coupez le son pendant un discours et regardez les différents candidats durant quelques minutes, je vous garantis que l'on perçoit certaines choses.
Je tiens à préciser que si je doute de la sincérité de Mélenchon (quelque chose dans sa gestuelle sonne faux) je ne doute pas de la sincérité de la majorité des sympathisants du Front de Gauche. D’ailleurs, je suis d’accord avec une grande partie de leur constat et quelques unes de leurs propositions.
Au risque de faire hurler, je trouve même qu’il y a plus de points communs entre le programme du Front de Gauche et celui du Front National qu’entre celui du Front de Gauche et du parti Socialiste.
Il m’arrive d’ailleurs de discuter régulièrement avec des gens, dans mon milieu professionnel, qui se réclament de cette mouvance et c’est toujours très enrichissant, car un vrai débat de fond (certes « musclé ») est possible, sous réserve de laisser de côté les caricatures de part et d’autre.
A mon sens, l’incompatibilité entre Front de Gauche et Front National (je parle ici des militants sincères et pas des appareils) ne se situe pas tant au niveau du programme, que dans le fait qu’un est idéaliste et l’autre pragmatique (même s’il est attaché à des valeurs).
Imaginons que nous soyons dans un avion en perdition, la générosité du sympathisant Front de Gauche le pousserait naturellement, lorsque les masques à oxygène tombent, à s’occuper d’abord de l’enfant à côté de lui (réflexe compréhensible et naturel) avant d’enfiler son masque.
Le pragmatisme du FN le pousserait à faire le contraire, car
comme précisé dans les consignes, même si cela peut sembler égoïste, si vous
vous perdez conscience pendant que vous mettez le masque à l’enfant, vous vous
condamnez tous les deux.
De la même manière le sympathisant Front de Gauche est tellement pressé de vouloir soulager toute la misère du monde qu’il oublie qu’une France forte (qui a mis son masque) sera beaucoup plus efficace pour ce faire qu’une France qui s’asphyxie.
Et pour être forte, la France doit d’abord penser à elle.
Elle doit à la fois se protéger des courants d’airs extérieurs qui pourraient
aggraver son état et au besoin, rejeter les corps étrangers qui, sans danger et
parfaitement tolérables pour un organisme sain, deviennent toxiques pour un
corps malade même si, je le reconnais sans problème, ils ne sont pas forcément la cause
principale de la maladie.
Il n’en demeure pas moins, et c’est dur à admettre pour un sympathisant du Front de Gauche, que si l’on fait rentrer encore quelques millions d’immigrés, les réalités mathématiques auront raison des bonnes intentions et que certes, quand il y en a pour deux il y en a pour trois, mais par forcément pour 4, 5, 6, 7… surtout quand les nouveaux venus n’ont même pas un croûton de pain dans leur balluchon et arrivent tous en même temps.
Ne pas voir cette évidence relève du dogmatisme ou du
conditionnement médiatique.
Autre divergence : les méthodes. Le Front de Gauche propose d’interdire les licenciements boursiers, de limiter les revenus… Mesures séduisantes sur le papier mais qui frappent sans discernement et n’empêcheront pas les fermetures pures et simples. Le Front National propose de rendre économiquement non rentables les délocalisations en taxant les produits non fabriqués en France et de réintégrer les hauts salaires dans l’assiette de l’impôt sur les sociétés. On remarquera que les buts recherchés sont exactement les mêmes, si ce n’est que, à mon sens, la coercition n’est pas des deux la méthode la plus efficace.
Autre exemple, le Front de Gauche veut augmenter le SMIC alors que le FN veut faire prendre en charge par l’état à hauteur de 200 € les cotisations sociales (compensé par une taxe de 3% sur les produits importés) pour les salaires jusqu’à 1,4 fois le SMIC.
Dans le premier cas (qui n’est pas financé), seuls les
smicards sont concernés, les entreprises y compris les petites, sont
directement impactées et voient leurs charges augmenter, dans le second cas, tous
les petits salaires sont pris en compte et il n’y a pas de poids supplémentaire
sur les entreprises.
On pourrait multiplier les exemples, mais encore une fois, les buts recherchés sont les mêmes.
Il y a quand même
des divergences profondes notamment sur l'école, le
nucléaire, les "discriminations" et l'idée même de ce qu'est la France
même si ces points ne sont pas forcéments ceux autour desquels se bâtit
principalement l'adhésion au Front de Gauche.
Je ne prétend pas bien sûr être objectif car je soutiens Marine Le Pen considérant, pour avoir fait l'effort de le lire, que son programme, en particulier sur le plan économique (et contrairement à la caricature qui en est faite par les médias) est à la fois crédible, réaliste et cohérent. C’est un véritable projet et pas un ensemble de mesures accolées les unes aux autres. Pour le comprendre il doit être lu comme tel ce qui demande un petit effort :
http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/
Celui du Front de Gauche, beaucoup plus rapide à lire, tient plus, à mon sens, de la profession de foi que d'autre chose et faute de remettre en cause franchement le diktat européiste ne propose pas un vrai changement de paradigme :
http://www.lepartidegauche.fr/images/stories/docs-pg/humain_dabord.pdf .
On peut toujours rêver, mais si, au-delà d’un certain angélisme, les militants du Front de Gauche finissaient par admettre que l’immigration (et pas les immigrés) est UN problème dans une France malade d’une part et que, de l’autre, l’Europe comptera toujours dans ses rangs des pays manipulés pour aller à l’encontre de l’intérêt général bien compris, qui torpilleront toutes les bonnes intentions, faisant de l’échelon national (à court terme tout au moins) le seul capable de mettre en œuvre des décisions politiques et d’initier des changements, ils voteraient Marine Le Pen et l’ennemi commun, le vrai, pas celui désigné par Mélenchon, aurait du soucis à se faire.
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