http://www.geeek.org/post/2010/01/30/L-Escargot-suicidaire-...-533.html |
Le triste record de 12 suicides sur les voies du réseau ferré pour le seul week-end de la pentecôte m’a donné à réfléchir.
Le suicide est la cause de 10.499 morts en 2009 selon l’Inserm. Le nombre de tentatives est lui estimé à 180 000 par an. Tous ces chiffres sont à majorer sensiblement car beaucoup de suicides ne sont pas identifiés comme tels. Selon certains experts la progression est de 5 à 10% depuis trois ans.
J’ai fait partie de ces statistiques à un moment donné de ma vie suite à de graves problèmes de santé. Je ne regrette rien et la certitude (qu’on ne peut avoir qu’en ayant essayé) d’être capable de sauter le pas sans état d’âme m’a en outre libéré de toute peur de l’avenir et m’a rendu quasiment insensible à toute forme de pression ce qui, paradoxalement, me rend moins susceptible que d’autres de jamais recommencer. Toujours est-il que je considère que la possibilité de choisir d’arrêter de jouer à un moment ou un autre une partie dont on n’a pas choisi les règles, dès lors qu’il s’agit d’une décision posée et réfléchie d'un individu majeur, est une liberté fondamentale et que l’accession sous conditions à des moyens indolores et humains que connaissent et qu’utilisent pour leur compte les seuls médecins (lesquels sont également gravement touchés par le phénomène) éviterait, entre autres, le travail pénible et hélas quotidien de ces équipes de nettoyage qui ramassent les morceaux sur les voies ferrées et de métro.
Ce qui me choque, n’étant pas religieux, ce n’est donc pas tant le suicide que ses causes et l’inutilité collective de la chose.
Dans les causes, une fois éliminées celles d’origine psychiatriques, les traumatismes liés aux accidents de la vie et les choix philosophiques, il reste les conséquences du refus d’œuvrer à la construction d’un monde meilleur par une société qui, au contraire, augmente de façon exponentielle les contraintes sur les individus et ne leur laisse pour tout exutoire, face à un avenir plus sombre que le passé, que la consommation compulsive. Consommation qui leur est d’ailleurs de plus en plus inaccessible au fur et à mesure que se resserre l’étau de la mondialisation.
Le suicide est la cause de 10.499 morts en 2009 selon l’Inserm. Le nombre de tentatives est lui estimé à 180 000 par an. Tous ces chiffres sont à majorer sensiblement car beaucoup de suicides ne sont pas identifiés comme tels. Selon certains experts la progression est de 5 à 10% depuis trois ans.
J’ai fait partie de ces statistiques à un moment donné de ma vie suite à de graves problèmes de santé. Je ne regrette rien et la certitude (qu’on ne peut avoir qu’en ayant essayé) d’être capable de sauter le pas sans état d’âme m’a en outre libéré de toute peur de l’avenir et m’a rendu quasiment insensible à toute forme de pression ce qui, paradoxalement, me rend moins susceptible que d’autres de jamais recommencer. Toujours est-il que je considère que la possibilité de choisir d’arrêter de jouer à un moment ou un autre une partie dont on n’a pas choisi les règles, dès lors qu’il s’agit d’une décision posée et réfléchie d'un individu majeur, est une liberté fondamentale et que l’accession sous conditions à des moyens indolores et humains que connaissent et qu’utilisent pour leur compte les seuls médecins (lesquels sont également gravement touchés par le phénomène) éviterait, entre autres, le travail pénible et hélas quotidien de ces équipes de nettoyage qui ramassent les morceaux sur les voies ferrées et de métro.
Ce qui me choque, n’étant pas religieux, ce n’est donc pas tant le suicide que ses causes et l’inutilité collective de la chose.
Dans les causes, une fois éliminées celles d’origine psychiatriques, les traumatismes liés aux accidents de la vie et les choix philosophiques, il reste les conséquences du refus d’œuvrer à la construction d’un monde meilleur par une société qui, au contraire, augmente de façon exponentielle les contraintes sur les individus et ne leur laisse pour tout exutoire, face à un avenir plus sombre que le passé, que la consommation compulsive. Consommation qui leur est d’ailleurs de plus en plus inaccessible au fur et à mesure que se resserre l’étau de la mondialisation.
On pourrait comme préconisé par notre ministre du logement traiter le problème par la dépénalisation du cannabis et fumer un peu la moquette histoire de voir la vie en « rose » ce qui, pour des socialistes, est finalement la moindre des choses, ceci expliquant probablement cela.
On pourrait aussi mettre en parallèle, d’un côté ces milliers de personnes qui n’ont plus rien à perdre et vont mourir pour rien auxquelles on pourrait d’ailleurs ajouter tous ces gens atteints de la fameuse « longue maladie » confrontés à la perspective d’une agonie lente et inutile et de l’autre, ces quelques milliers de profiteurs corrompus et de plus en plus connus qui dans chaque pays (les fameux 1%), à l'abri d'une justice à deux vitesses, nous poussent impunément à notre perte et sont collectivement responsables de la déchéance des uns et, dans certains cas, de l’état de santé des autres.
Quand on a fait ce parallèle, chacun est libre d’en tirer ses conclusions et de se dire, perdu pour perdu, qu’il y a peut-être des façons de quitter cette terre (et pour les religieux de se damner) avec plus de panache qu'un long "bip!" sur un lit d'hôpital ou qu’une tâche de plus sur un TGV à côté des autres insectes écrasés, tout en faisant œuvre utile pour la collectivité et en évitant des retards de trains inutiles à ceux qui se sont résignés à vivre.
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