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dimanche 22 avril 2012

Déçu mais pas surpris.

En dépit d'un bon résultat, le système a gagné. Un système qui va continuer à abêtir et diviser les masses jusqu’à les transformer en bovidés décérébrés chaque jour plus incapables de se révolter si ce n’est les uns contre les autres. Je dis cela sans animosité.

Comment dans ces conditions jeter la pierre à l’hyperclasse de nous considérer comme des marchandises quand les médias nous mènent par le bout du nez et que la majorité de la population est incapable d’analyse, de logique et de sortir du registre émotionnel ?

« L’erreur » de Marine Le Pen a été de mener une campagne intelligente et honnête en direction d’individus dont le câblage synaptique les rend, dans leur grande majorité, incapables de fournir l’effort intellectuel, pourtant minime, nécessaire à la comprendre. De même qu’ils sont formatés au-delà de toute salvation pour rester captifs d’idéologies réductrices et ne pas voir les causes de nos problèmes. Il aurait probablement fallu frapper plus fort l'imaginaire des bobos pour espérer fissurer le conditionnement.

Certes on pourrait aussi voir la bouteille à moitié pleine et se dire qu'une dynamique est entamée et se réjouir que Mélenchon doive ravaler sa morgue et que les sondages aient encore une fois été ridiculisés. Le problème c'est qu'on n'aura peut-être pas le temps d'aller jusqu'au bout de ce processus salvateur. Même si je sentais venir l'absence au second tour, je me refusais à y croire car au-delà d’un certain niveau de paralysie intellectuelle (le score de Sarkozy défie la logique), l'espoir de sauver la France dans les délais par des voies « démocratiques » est pour le moins ténu.

Il est vrai que ce que, par abus de langage délibéré, nous appelons « démocratie » en est en fait la négation. En effet, notre seul droit est celui de choisir une fois tous les 5 ans parmi des candidats imposés, candidats qui peuvent faire ensuite tout ce qui leur chante sans que nous puissions les en empêcher. En outre le choix à la majorité implique que la minorité, même si elle est de 49%, est simplement ignorée, sans compter les abstentions qui ne sont jamais prises en compte. A tout point de vue ce système est mauvais.

Toutefois, un homme ou une femme de conviction et qui sort du lot aurait peut-être pu le tordre, ce système, dans l’intérêt du plus grand nombre. Marine Le Pen fait partie de ces individus d’exception qui ont à la fois le charisme, les convictions et le sens du sacrifice nécessaires pour mener à bien cette tâche en dépit d’un risque d’élimination physique à la Kennedy jamais très éloigné si on sort un petit peu trop des clous. Même si ça avait été court, ça aurait été bon à prendre et, qui sait, un bon exemple aurait pu susciter d’autres vocations un peu partout dans le monde.

Les Des français, visiblement peu conscients, devant l'imminence du raz de marée économique qui se profile, qu’ils tiraient là leur dernière cartouche, en ont décidé autrement.

Dans ces conditions, la seule chose qui me semble raisonnable pour le second tour consiste à aller pêcher quelque poisson pollué au bord d’une rivière, à profiter d’un bon bouquin ou à passer une journée sous la couette, seul ou accompagné. Le but de la manœuvre étant que celui qui sera « choisi » et qui de toutes façons, arrêtez de rêver, va nous envoyer droit au mur, ait le moins de légitimité possible.

Autour des 50% d’abstention, il serait carrément ridicule et notre « démocratie » avec.

Je vous invite à aller sur le site d'Étienne Chouard pour une réflexion plus poussée sur ce thème. Il propose une démocratie inspirée de la Grèce antique avec un tirage au sort en lieu et place des élections. Il va très loin dans sa réflexion et on se laisse facilement convaincre. Vous n’êtes pas obligés de me croire et je vous invite, comme d’habitude à juger par vous-même.

Toutefois sa manière de concrétiser cette réflexion est assez « bisounours » car elle suppose une prise de conscience collective par capillarité un peu comme un virus (en économie cela s’appelle une vente pyramidale) or si cela était possible Gandhi aurait depuis longtemps convaincu l’humanité.

Il n’en demeure pas moins que si son idée était largement répandue, elle pourrait avoir une petite fenêtre pour s’imposer après une période de chaos à l’issue d’une crise majeure (et forcément sanglante car les élites au pouvoir ne vont pas abandonner leurs privilèges sans combattre faire combattre jusqu’à la mort pour leur compte des gens stipendiés hautement sacrifiables).

Pour ma part, je considère, en bon informaticien, que la démocratie directe, par vote internet est possible, sous réserve que les votes soient publics afin d’éviter les fraudes (possibilité de remonter les résultats jusqu’à son propre vote) et du coup on n’aurait plus besoin de représentants du tout, juste de surveillants qui, pour le coup, pourraient être tirés au sort.

Mais revenons à la réalité, faut-il baisser les bras pour autant ? Personne n’a de boule de cristal et même si un taureau nous charge on peut espérer qu’il se laisse distraire par une pâquerette et que notre fin s’en trouve un peu retardée. Pour ma part même si j’ai peu d’illusions sur la conclusion de notre histoire collective en tant que peuple et même en tant qu’êtres humains, je continuerai, pendant cet Alamo de notre civilisation, à soutenir Marine Le Pen tant qu’elle restera sur sa ligne et que je percevrai intuitivement, dans sa voix et son regard, une conviction profonde et honnête.

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