Généralement à l’approche des échéances
électorales, on croule sous les sondages comme un chien hémophile sous
les puces, mais là, il faut les chercher dans les pages intérieures et
ils sont absents des dépêches AFP alors que nous ne sommes qu'à quelques
jours du vote. Il est vrai que cette fois l'exercice est difficile
surtout quand il faut faire une synthèse nationale. Gonfler un petit peu
un sondage peut certes orienter l’opinion dans une certaine direction
et faire gagner les quelques pour cent qui font la différence, les gens
aimant aller dans le sens du vent, mais quand les pourcentages sont trop
élevés pour pouvoir être bidonnés sans que cela se voie, il n'y a plus
grand chose à faire que se montrer discret afin d'éviter d'accentuer
encore la déchéance des uns et la progression des autres.
Il
y a donc fort à parier, au vu de cette discrétion, qu’en dehors de
quelques baronnies solidement établies, se profile à l’horizon une
claque pour le PS (au moins en pourcentage), que l'UMP ne progressera
pas assez pour rouler des mécaniques et que le Front National va
littéralement exploser (même si cela ne se traduira pas forcément en
mairies conquises). Même chez ceux qui, lavage de cerveau médiatique
oblige, restent coincés dans la phase « diabolisation » du « FHaine »,
les affaires à répétition et la constatation que l’eau qui leur arrivait
aux mollets monte dangereusement vers leurs parties génitales devrait
au moins entrainer une abstention importante, augmentant mécaniquement
les scores d’un parti dont les partisans sont plus motivés que les
autres.
Pourquoi
cette motivation, au fait ? Tout simplement parce qu’ils sont porteurs
d’un projet, chose dont l’UMPS s’avère incapable, et aussi d’un espoir.
C’est le seul mouvement qui tourne le dos à l’individualisme forcené
(prôné par un capitalisme qui divise pour mieux régner) et recrée autour
de la patrie et de la famille les solidarités indispensables pour
survivre au cours des années difficiles qui s’annoncent. Il est
remarquable de voir de quelle façon ces valeurs « famille, patrie » ont
été malhonnêtement discréditées en les associant systématiquement avec
Vichy, un peu comme si le fait que Pétain ait aimé le camembert rendait
ce dernier incompatible avec la république.
Au
contraire, le PS, de par ses attaques répétées contre la famille
(sociétales, fiscales, symboliques...) et son mépris affiché de la
patrie (qualifiée de « vieilles frontières » par Hollande à l’occasion
de ses vœux) est à la botte complète du capitalisme. Le haro sur la
Russie et la Crimée qui ont commis l’horrible crime de se référer à ces
valeurs blasphématoires, confirme dans quel camp se trouve le PS (et
l’UMP avec lui).
Pour
le coup, dans les partis du système, et c’est tellement rare que cela
mérite d’être souligné, seul Mélenchon, qui sent que, faute d’un peu
d’honnêteté de temps en temps, il risque de perdre les quelques
militants qui lui restent, se permet le luxe d’une analyse pertinente
sur la situation en Ukraine. Perdu pour perdu....
Il
n’en demeure pas moins que le FN n’a pas réussi à monter des listes
partout et que même si le nombre atteint est déjà un exploit, il ne
permettra pas le raz-de-marine nécessaire à faire sauter toutes les
digues; d’autant plus que le mode de scrutin le désavantage
considérablement, ce qui pourrait freiner l’élan pour les Européennes
qui sont l’élection clé qui peut tout changer. Il convient donc de voter
et surtout de rester motivé quoi qu’il arrive.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire