Après Dieudonné, voici que Bedos (le fils, dont j'oublie toujours le prénom) lequel, hurlant avec les loups, venait de glisser courageusement, avec une grande élégance langagière, une merguez "dans la rondelle de facho" du susdit Dieudonné (avec lequel, pourtant, il partage des origines bretonnes du côté maternel) est, à son tour, poursuivi pour injures raciales.
Certes c'est bien fait pour sa (grande) gueule, mais ça n'en reste pas moins déplorable.
Aujourd'hui c'est au tour de Ruquier d'être ajoutée (faute volontaire) à la célèbre liste noire de Cohen pour un sketch d'olivier de Benoist :
"Moi, Président de la République, je suis pour l’IVG. L’interruption de Valérie pour Gayet. En plus prendre un scooter pour tirer, je n’ai rien inventé, Mohamed Merah le faisait déjà."
Je pense que si ledit Mérah, au lieu de deux enfants israëliens (ils sont enterrés là-bas) avait canardé à la kalachnikov un car d'écoliers Belges, ça ne choquerait personne que l'on continue à se moquer des frites. Dans les deux cas, on devrait avoir le droit.
Valls, qui lui a le droit de réclamer "plus de blancos, plus de white", a ouvert la boite en décrédibilisant le conseil d'Etat et en foulant au pied ce qui restait de la liberté d'expression déjà cantonnée à l'humour, alors que même les pires tyrans et despotes toléraient, eux, d'être moqués par des bouffons de cour.
Désormais les censeurs ne se sentent plus (probablement en raison de l'omniprésence d'idées nauséabondes). Il ne va pas être évident d'être humoriste en 2014, en tout cas si on veut rester drôle. L'eau bouille dans la cocotte minute et ces crétins empêchent la vapeur de s'évacuer au nom d'une Shoa, sacrée et intouchable, érigée en nouvelle religion d'un pays qui se prétend laïque. Ce n'est même plus ridicule, c'est surréaliste.
Pour être tout à fait honnête, Valls n'a rien inventé et la liberté dans l'humour a été tuée en France quand on a sanctionné l'ineffable Jean-Marie Le Pen pour son "Durafour crématoire" fixant des limites (toujours les mêmes) aux calembours, lesquels ne sont pas sensés en avoir, contrairement aux propos.
Dire "Hollande est une andouille" c'est une insulte (même si, au cas particulier, je veux bien admettre que ça se discute), dire "Hollandouille", c'est un jeu de mot. De même traiter Delanoë de "pédale de gauche" est une vérité dite de manière offensante alors que le traiter "d'embrayage" revient au même mais n'est pas répréhensible... tout comme dire que Valls, Cohen et bien d'autres sont des encu-beaux inversés...