Bonjour !
Je n’avais pas plus envie de faire cette
vidéo, qui fleure quand même un peu la fin de recyclage corporel de denrées
alimentaires dans une fosse à purin, que Marlène Schiappa d’aller expliquer le
Mansplaining dans une mosquée salafiste. Donc, avant de crier tel d’Artagnan :
« 1% tous pourris », j’attendais que le président de l’UPR puisse s’expliquer,
espérant qu’il dise la seule chose qui ferait qu’en entendant « Asselineau
et sa bande » on n’ait pas à s’interroger sur la présence d’un C cédille,
à savoir : « Je n’ai jamais écrit le mail qui a fuité sur les réseaux
sociaux et il s’agit d’un faux ».
En effet si ledit mail est authentique, le
président de l’UPR ne peut pas le contester car ça lui reviendrait en pleine
poire en cas de passage par la case tribunal. En outre, tout le monde n’a pas l’aplomb
d’une Sibeth Ndiaye et la dernière fois où j’ai pensé « Asselineau quel
bon acteur », c’était en regardant les tontons flingueurs. Je parle de
Lino Ventura pour ceux qui n’ont pas la référence.
Donc, s’il avait dit ça, en
regardant la caméra droit dans les yeux, j’aurais été le premier à m’insurger
contre une machination dégueulasse, trouvant normal que, bien que pompeux, il
ait paradoxalement du mal à avaler… la chose. Or, non seulement, à ma
connaissance, à ce jour, il ne l’a pas dit, se contentant d’éluder soigneusement
la question à chaque fois qu’un média l’interroge mais pire, dans sa propre
intervention, il évoque ledit mail comme de nature personnelle et sorti de son
contexte.
C’est vrai que le contexte compte et que, s’il ne s’agit pas d’un
faux, le fait de serrer très fort un autre homme dans ses bras au point qu’il
doive frapper pour se dégager ne pose pas forcément problème sur un terrain de
rugby mais, même avec la meilleure volonté, les bouteilles de vodka et les
boites de caviar vides évoquées limitent un peu lesdites interprétations
contextuelles, de même que les envolées littéraires ampoulées évoquant les
émois épistolaires d’une romantique du 19eme, par ailleurs, indiscutablement, d’un
niveau syntaxique et lexical du même registre que celui d’Asselineau, registre
pas forcément facile à imiter, même si la phrase « tu es mon article 50 à
moi » qui aurait définitivement permis d’authentifier la chose est
indubitablement absente.
Je passe sur l’évocation de pulsions antérieures de
même nature avec des détails familiaux qui, s’il s’agit d’un faux, supposent un
travail de recherche et une méticulosité absolument considérables, pour ne pas
dire effrayants. Cela fait déjà beaucoup, mais, jusque-là, mis à part l’aspect
moral lié au fait que cela émanerait d’un homme marié qui vend l’image du bon
père de famille et qui, par extension, se veut père de la nation et s’adresse supposément
à un subordonné en situation de vulnérabilité car en CDD, cela ne remet pas intrinsèquement
en cause la valeur du président de l’UPR au niveau de ses constats et analyses.
En revanche le mail se termine par une autoévaluation psychologique qui culmine
en un chaos émotionnel pleurnichard aussi sidérant qu’assumé qui ne donne pas plus
envie que ça de confier au bonhomme les codes de l’arme nucléaire et, si le document
était authentique, le discréditerait totalement dans ses prétentions (certes
utopiques) à diriger la France. D’où ma sidération que ledit mail n’ait pas été
publiquement démenti.
On peut comprendre, dans ces conditions, qu’une écrasante
majorité des instances du parti, à la lecture de cette bluette, mise en parallèle,
apparemment, avec d’autres éléments et sans forcément penser que la convocation allait
fuiter dans la presse, ait jugé préférable de tenter de prendre les devants (d’autant
que Soral avait déjà évoqué la problématique depuis un certain temps) avant que
la chose ne lui explose au visage, au figuré bien sûr et sans aucune grivoiserie
cachée même si, d’un coup, je commence à échafauder une théorie sur la raison
pour laquelle la barbe de notre premier sinistre est blanche d’un seul côté.
Si manipulation politique (macronienne ou
autre) il y a eu, contrairement à ce que croient certains, son but n’était pas de
détruire l’UPR, ni même son président qui serait subitement devenu « l’homme
à abattre » en raison du danger qu’il représente pour le système.
Il faut
déjà comprendre qu’au départ, le sigle qui n’est même pas foutu d’être un
acronyme (sauf à le sanctifier en mettant St devant ce qui bizarrement donnerait
« stupr ») et n’avait jusqu’ici aucun rapport avéré avec Ultra Palpation
Rectale aurait pu s’appeler UPF, interprétable comme « Union pour la France »
ou pour le Frexit, mais que son fondateur a, au contraire, en bon énarque, choisi
pour finalité la République, ce qui est déjà un vice de forme et explique en
partie pourquoi l’UPR est depuis longtemps dans une impasse.
Cela explique
aussi pourquoi le pouvoir, tant profond que superficiel, et les médias à sa
solde la traitent comme la sixième roue de secours d’un bateau à voile (ou à
vapeur, modernité oblige). L’UPR, à l’instar du RN qu’elle critique fort
justement sur ce point (selon la maxime de la paille et de la poutre) est
utilisée pour rendre répulsive une idée dangereuse pour le système : pour
le RN, le nationalisme et pour l’UPR, le Frexit ; et surtout, en figeant
un électorat, pour éviter l’éclosion de nouveaux entrants politiques plus
efficaces.
Ce qui est visé dans cette affaire, ce n’est donc pas l’UPR en soi, mais
la tentation du Frexit lequel, compte tenu du contexte, pourrait séduire le
plus grand nombre, en dépit du fait qu’on a fait en sorte que cette notion évoque,
pour le grand public, une secte bizarre dirigée par une moule vaguement complotiste,
telle que les médias la présentent. Il était donc urgent d’en rajouter une
couche en faisant sauter le vernis immaculé de la droiture morale, seule chose pouvant
contrebalancer cette perception négative.
Avec pour conséquence que l’image du
chevalier blanc, enfourchant son pur-sang arabe et brandissant le glaive de l’article
50 pour bouter l’UE hors de France, peut désormais être interprétée de diverses
façons et que (que ces allégations soient vraies ou fausses) le mal est fait, aggravé
par une défense maladroite. Le sobriquet de vaselineau risque donc, bien que
glissant, de coller longtemps à la peau diaphane et douce du président de l’UPR.
Le système compte sur le fait que, comme
Marine après son débat, Asselineau ne va pas se remettre en question et,
parfaitement heureux d’être le roi d’un confetti, va s’accrocher tel un anoploure
et profiter du soutien inconditionnel d’une partie de sa base pour anticiper
des élections et se débarrasser de ceux, pourtant largement majoritaires au
sein des instances du parti, qu’il appelle des conjurés (en un seul mot), terme
aussi désuet que révélateur, généralement utilisé en regard des assassinats ou
tentatives d’assassinats des grands de ce Monde. Bref, les errements de quelqu’un
d’huppé, d’où peut-être finalement ce nom bizarre. Du coup, que "l’huppé erre" ou
non, il restera sagement dans sa voie de garage et jouera avec encore plus d’efficacité
son rôle d’épouvantail dévolu par le système.
Pour mieux comprendre comment la
manipulation fonctionne, il suffit de se poser une question : pourquoi le
Brexit a marché alors que le Frexit ne décolle pas ? À part peut-être un
régime, qu’a fait Nigel Farage que ne fait pas Asselineau ? C’est tout
simple: Farage n’a jamais eu la prétention de gouverner, juste d’obtenir le
Brexit et de retourner à ses occupations, ce qu’il a fait, et c’est tout à son
honneur.
L’avantage de cette position c’est qu’on peut ratisser très large (tout
le monde ne voulant pas le Brexit pour les mêmes raisons) et qu’on n’a pas à
prendre position sur des sujets clivants puisqu’on n’aura pas à les gérer
ensuite. De plus le charisme du leader, s’il reste important, ne s’évalue pas
en regard de sa capacité à gouverner, mais simplement à réaliser le but qu’il s’est
fixé.
Asselineau, dont la culture et les
compétences indéniables pourraient en faire un Farage bis redoutable, se perçoit
malheureusement en réincarnation du Général de Gaulle et fait exactement le
contraire. Or, à partir du moment où il prétend gouverner la France, se pose le
problème de son charisme personnel et de l’impossibilité, sans passer pour un
faux-cul, d’esquiver les problématiques clivantes comme l’immigration ou de
savoir si, oui ou non, Castaner est le fameux chaînon manquant que recherchent
les scientifiques entre la moule marinière et le fox à poil dur.
On ne peut pas
simplement botter en touche en sortant le joker référendum, car gouverner « au
référendum » ne vaut pas mieux que gouverner « au sondage » :
on devient une girouette par définition dispensable. Ce que les gens veulent, à
la base, ce n’est pas la démocratie, c’est quelqu’un qui a une vision et la
volonté vraie d’agir dans l’intérêt de la France et des Français pendant qu’ils
peuvent vaquer sereins à leurs occupations. La soif de démocratie ne vient que
du fait que certaines personnes, lesquelles auraient autre chose de plus
gratifiant à faire, constatant des douleurs rectales inexpliquées, réalisent qu’elles
sont trahies par leurs élites et n’ont pas d’autre choix que de prendre les
choses en main.
Donc si quelqu’un n’a pas un projet politique courageux et
honnête sur les sujets clivants, il entre automatiquement dans la catégorie des
margoulins habituels et ne va pas provoquer le raz de marée indispensable à
faire changer les choses.
Si le Frexit est bien un projet politique au sens
noble du terme, comme par ailleurs l’écologie, tout comme elle, il n’est pas un
projet politicien de droite ou de gauche et encore moins un projet de gouvernement.
C’est là toute l’escroquerie de toutes les nobles causes qui visent à neutraliser
les bonnes volontés en les canalisant vers des voies de garages stériles.
Comme d’habitude, je n’ai pas la prétention
de détenir la vérité, juste, tant qu’on me laisse faire, de susciter la
réflexion par un discours honnête, logique et argumenté, sans auto-censure. Je
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