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mercredi 30 mai 2012

J'ai deux Zemmour, Taubira et... ♫



Bien que je doute que ma modeste contribution serve à quelque chose devant ce que je qualifierai pudiquement de manque de flexibilité intellectuelle de l’internaute lambda lequel pourtant, contrairement au téléspectateur végétatif, n’est qu’à quelques clics de tous les éléments nécessaires à une saine réflexion, je vais tenter une explication de texte de la chronique tellement décriée de Zemmour sur Taubira.

Je précise que j’essaie d’expliquer le positionnement de Zemmour et non le mien qui est plus nuancé.

Zemmour dit depuis longtemps, fait irréfutable, que les prisons sont majoritairement peuplées de Maghrébins et de noirs et que la majorité des délits, y compris et surtout, ceux commis par les mineurs, sont le fait des mêmes franges de la population. Le fait, pour être moins choquant, de parler, à la place, de « personnes de couleur » et de « gens issus de l’immigration subsaharienne », ne change rien à la chose. Ce sont simplement des faits, lesquels n’impliquent aucune commutativité au sens mathématique et n’avalisent donc pas la thèse à la fois fausse et discriminatoire selon laquelle tous les noirs et les maghrébins (ou même une majorité d'entre eux) seraient des délinquants.

La plupart de ces délits étant commis par des hommes, en supprimant les tribunaux correctionnels pour les adolescents récidivistes et les peines plancher, Taubira favorise donc bien mécaniquement principalement des jeunes hommes noirs et maghrébins.

En ce qui concerne le harcèlement sexuel, il est le fait principalement d’hommes en situation de pouvoir dans l’entreprise donc, encore un constat, en majorité « blancs ». En outre en dehors de son côté tout à fait louable et justifié, il ne faut pas oublier que derrière cette loi se cachent aussi des mouvements féministes intégristes à dominante « lesbienne haineuse et castratrice » dont les visées vont beaucoup plus loin que la simple protection légitime des femmes en position de faiblesse. 

Il ne faut quand même pas négliger qu’une part conséquente des rencontres aboutissant à un mariage ou une union se font sur le lieu de travail dont l’asexuation complète n’est vraiment souhaitée ni par les uns ni par les autres.

En tous les cas, ceux qui seraient les plus concernés par les conséquences d'une loi votée à la va-vite sans une réflexion préalable de pur bon sens et sans définition juridique rigoureuse sont, mécaniquement, principalement des hommes «blancs».

On peut donc critiquer tant qu’on veut dans ce raisonnement la non prise en compte des causes sociales et culturelles qui poussent les uns vers la délinquance et les autres vers la «prédation sexuelle», mais d’un point de vue logique et factuel il est parfaitement fondé, même si c’est forcer un peu le trait, de dire que les orientations de la ministre de la justice mettent «les femmes et les jeunes des banlieues dans le bon camp des victimes à protéger et l’homme blanc dans le mauvais».

Il est clair que la généralisation "l'homme blanc", certes abusive et un brin provocatrice, ne doit bien évidemment pas être prise au pied de la lettre, ce qu’auront compris tous ceux capables d’appréhender le second degré et dont le nombre, au vu des réactions sur le net, ne tend pas vraiment à justifier notre place en haut de la chaîne alimentaire.

Tout ce qu'on peut reprocher à Zemmour c'est donc, au pire, de parier sur la bêtise ambiante pour rendre subversifs sur le fond des propos qui ne le sont pas factuellement sans que, du coup, on puisse légalement le lui reprocher dans notre société où comme chacun le sait la liberté d’expression est absolue tant qu'on parle des choses autorisées.

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