Transcription de ma vidéo sur YouTube: https://youtu.be/GEIjHeeiLaA
J’ai appris qu’Alain Soral a été condamné, en Suisse, à de la prison ferme pour avoir traité une journaliste qui l’avait attaqué, dans un article à charge, de grosse lesbienne. Il faut savoir que la dame est, en effet, une lesbienne non seulement déclarée, mais militante ; quant à la notion de grosse, c’est relatif par les temps qui (contrairement à elle) courent, mais j’ai vu sa photo et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a quand même plus vite fait le tour à mobylette.
Si Soral n’avait pas fait du Soral, le débat aurait consisté à déterminer si ce qu’il a appelé un chat, était bien un chat et il aurait été compliqué de le condamner sur cette seule base, la muflerie n’étant pas encore sanctionnée par la loi et ce d’autant plus que les dames qui choisissent de ne plus se comporter en dames, au nom du principe d’égalité seraient malvenues de revendiquer un droit quelconque à la moindre forme de galanterie. Mais Soral a fait du Soral et comme souvent (même s’il est indéniable que tout cela est excessif et rien moins qu’un prétexte hypocrite pour prononcer un jugement éminemment politique), il a tendu, sur la forme, le bâton pour se faire battre.
Quand on regarde ses procès, ils font souvent suite à une certaine provocation verbale parfois gratuite et, ce me semble, pas indispensable pour faire passer le message, en tout cas auprès d’un auditoire avec plus de 300 mots de vocabulaire. Les chiffons rouges finissant par énerver le taureau, il fait valoir ensuite qu’il est condamné sur le fond de ce qu’il a dit, ce qui est probablement en partie vrai, mais, et c’est ce que je lui reproche, compte tenu de ses outrances sur la forme, il n’y a aucun moyen de le démontrer avec certitude, même s’il a le mérite, par cette tactique, de pousser certaines forces discrètes à se révéler. En revanche, à chaque procès qui aurait pu être évité, la liberté d’expression recule et les adversaires de ladite liberté sablent le champagne dans une explosion de joie orgasmique d’antifa devant un fa dièse.
En tant que maître du logos, il aurait pu dire « une lesbienne grosse », ce qui aurait été en partie factuel et débattable en apportant un pèse-personne au tribunal et en calculant un IMC, mais il a dit « une grosse lesbienne ». Pour que vous compreniez bien la nuance, imaginez qu’un de ces camions qui vident les fosses septiques fasse une embardée et percute une synagogue, répandant tout son contenu à l’intérieur. Certains des croyants seront éclaboussés et il n’y aurait rien que de très factuel, au cas particulier, à parler de « Juifs sales », en revanche, si vous inversez…
Donc, même si ce n’était peut-être pas son intention, « grosse lesbienne » fait porter l’adjectif non pas sur la personne, mais sur ce qui la qualifie, à savoir « lesbienne » et peut donc être interprété (bien que tiré par des cheveux qu’il n’a plus) comme méprisant pour les lesbiennes en général. Une perche tendue que ses adversaires ont eu beau jeu de saisir (même si de la prison ferme pour ça est totalement délirant) avec, pour résultat, que non seulement on ne pourra plus dire « grosse lesbienne », mais que même « lesbienne grosse », à cause de cette jurisprudence, deviendra problématique et poussera à l'autocensure.
C’est par ce mécanisme pernicieux que peu à (de moins en moins) peu, la liberté d’expression s’érode, sachant qu’il y a encore 5 ans, il aurait pu dire les deux sans que personne ne s’offusque. Donc tout cela va très vite et, à la décharge de Soral qui, comme moi, a connu une époque où la liberté de parole était quasi totale, c’est encore plus insupportable de se mordre la langue en permanence que pour des générations biberonnées à la bien-pensance, lesquelles ne mesurent pas toujours à quel point ce droit fondamental, qui n’empêchait aucunement la société homogène de l’époque de fonctionner, bien au contraire, s’est effondré.
Donc même si (parce que je défends toujours la logique avant les convictions et les personnes, raison pour laquelle je n’ai pas beaucoup d’amis et que je vais en perdre encore sur ce coup-là) mon soutien ressemble un peu à celui de la corde au pendu, c'est un soutien quand même, car là ça va trop loin et que si on laisse passer ce type de sanctions, absolument démesurées, sans rien dire, et ce quels que soient les torts et les tors des uns et des autres, ce qui reste de liberté d’expression ne s’en relèvera pas.
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