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samedi 6 juillet 2019

Comment Macron nous a entubé avec son intervention (11 déc. 2018)

Transcription de ma vidéo YouTube : https://youtu.be/PD48s_QPqNI



Bonjour,
je n’ai pas le temps de faire une vidéo au format habituel et comme vous êtes nombreux à m’avoir demandé mon analyse sur l’intervention de Macron, il faudra exceptionnellement vous passer de l’image, ce qui fera par ailleurs des vacances à ceux à qui mes mouvements de bras donnent le tournis. Comme l’essentiel a déjà été dit dans mes précédentes vidéos, je vais être très bref.
Je suis sidéré de voir que l’ensemble des analyses que j’ai entendues sont passées à côté de l’essentiel partant du postulat erroné que Macron répondait aux gilets Jaunes. Macron se fout des Gilets Jaunes, comme une patate nouvelle de son premier doryphore, d’ailleurs il ne les cite même pas. Il a peur de ceux qui l’ont mis en place et qui le tiennent forcément par les testicules car on ne laisse pas quelqu’un arriver à ce niveau de pouvoir sans le tenir complètement par quelque chose de glauque et ça m’étonnerait qu’un mec qui épouse sa prof de français et tombe en pâmoison devant des éphèbes noirs dénudés n’ait pas un truc dans le placard. C’est pour rassurer ses maîtres qu’il a passé un bon tiers de son intervention à garantir qu’il allait mâter les gueux qui auraient l’outrecuidance de crever la bouche ouverte en dépassant le nombre de décibels autorisés. C’est également pour rassurer les mêmes qu’il est resté intraitable sur l’ISF. Il leur a également montré qu’il y avait encore de la marge dans la « filsdeputerie » en tentant de faire croire, ce que certains naïfs ont gobé, qu’un cadeau aux grandes boîtes qui sont quasiment les seules à donner une prime de Noël qui désormais sera défiscalisée et fera donc des sous en moins dans le pot commun, est une bonne chose. De la même façon, il les rassure en leur signifiant que la hausse du SMIC sera financée non sur leurs profits mais sur les prestations sociales, sachant, en outre, qu’une fois déduit ce qui était déjà budgétisé et ce que la main gauche reprends à ce que la main droite donne, l’effort réel supplémentaire, pour la petite minorité de gens concernés, n’est que d’une quarantaine d’euros et que comme il leur faudra attendre fin janvier pour voir sur leur feuille de paie qu’ils se sont fait baiser et que personne n’aura 100€ net de plus qu’en décembre, le petit futé aura carrément gagné 2 mois.
Les Gilets jaunes tirent leur force de 2 choses : le soutien populaire, et l’agglomération transpolitique des baisés de la mondialisation au-delà du clivage droite-gauche, qui permet à ce système mafieux de se maintenir. Les gilets jaunes sont un mouvement d’union face à un système qui ne survit que sur la division : c’est intolérable ; d’autant plus qu’ils ont des revendications démocratiques et que comme je l’avais prédit le mot référendum n’a pas été prononcé. Le deuxième objectif de Macron, par l’escroquerie que je viens d’évoquer et le mirage d’une augmentation de 100€ est donc de diminuer le soutien populaire du mouvement. Privé du soutien de tous ceux qui vont se dire : « ils ont eu quelque chose qu’est-ce qu’ils continuent à nous faire chier », dès lors que ledit soutien sera devenu minoritaire, les manifestants perdront toute légitimité, seront ramenés au rang de simples perturbateurs de l’ordre public et la répression, longuement évoquée en début du discours, pourra s’appliquer avec toute sa force sans indigner, outre mesure, ladite opinion qu’on va effrayer avec le spectre du chaos.
Dernier point, il lui fallait casser la complémentarité droite gauche du mouvement, car si le gros des troupes, qui en paie les conséquences, est pour une immigration contrôlée, ce n’est pas le cas des forces de gauche qui tentent de récupérer le mouvement en se focalisant, comme Mélenchon et autres Ruffin, sur les questions purement sociales autour desquelles s’est construit ce cesser le feu inédit qui fait que des militants France Insoumise peuvent casser la graine et rigoler, au coin d’un feu improvisé pour lutter contre le froid, avec des afficionados de Marine le Pen et des gens de toutes tendances politiques. Par sa petite tirade assassine de la fin sur l’immigration, Macron, qui vient juste de faire signer, à l’instant où il parle, sans consulter les Français, cette saloperie hypocrite qu’est le pacte sur les migrations de l’ONU, cherche juste à montrer l’éléphant au milieu du salon des Gilets Jaunes qui ne peut qu’entraîner des dissensions. Il faut bien comprendre que, si la gauche est minoritaire au sein du mouvement, c’est elle qui apporte son expertise de l’organisation. Elle n’est pas mieux organisée parce qu’elle est plus intelligente, mais parce qu’elle bénéficie d’une bienveillance médiatique et judiciaire qui frôle l’impunité et lui a permis de développer des stratégies là ou quelqu’un de droite, pour les mêmes actions, se retrouve directement en prison. Toujours est-il que cette expertise existe tant dans l’organisation, la réquisition de bâtiments, la distribution de tract et comment affronter les CRS et que sans elle le mouvement perdrait une partie de son efficacité.
L’allocution de Macron était donc un Scud tactique avec un triple objectif : rassurer ses maîtres, affaiblir le soutien des gilets jaunes dans l’opinion, ouvrir la fracture droite gauche autour de l’immigration pour diviser le mouvement. C’est tout. Tout le reste n’est que de la poudre aux yeux.

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