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jeudi 4 juillet 2019

Chouard a t il raison? (28 déc. 2017)

Transcription de ma vidéo YouTube : https://youtu.be/WcbmLNEKdXI



Bonjour, on m'a demandé dans les commentaires ce que je pensais d’Étienne Chouard. Je pourrais répondre : "que du bien !", mais ça ferait une vidéo très courte et c'est un peu plus complexe que ça. Si vous n'êtes pas familier avec les travaux d’Étienne Chouard qui visent, en gros, à faire réécrire la constitution par le peuple, afin de lui conférer le contrôle sur ses représentants, eux-mêmes non plus élus mais tirés au sort, je vous mets dans la description le lien de son site, sur lequel vous trouverez de nombreuses vidéos qui vous familiariseront avec le concept, bien plus complexe et profond que ce que je viens d'imparfaitement résumer. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans d'autres vidéos, j'insiste sur le fait que mon but est simplement de pousser à la réflexion et en aucune façon de créer des polémiques dans une dissidence déjà suffisamment divisée comme cela, encore moins vis-à-vis d'un Étienne Chouard pour lequel j'ai le plus profond respect et qui dégage, je ne pense pas être le seul à ressentir ça, une telle impression de bonté, d'honnêteté et de sincérité que cela force tout individu honnête à au moins écouter ce qu'il a à dire. Comme toujours, si problème il y a, il se situe dans le postulat de départ. Le problème avec la démocratie c'est qu'elle suppose que la majorité des gens soit capable d'un discernement et d'une abnégation suffisants, je ne parle même pas l'intelligence, pour prendre des décisions dont l'incidence ira bien au-delà de l'immédiateté. En fait, sommes-nous des adultes qui méritons notre autonomie ou des enfants auxquels il est dangereux de laisser faire ce qu'ils veulent ? Il n'y a pas si longtemps, j'étais naïf sur la question, mais la facilité avec laquelle les gens sont manipulés par les images et les émotions à deux balles avec, cerise sur le bobo, l'élection de macron, même si le processus électoral est largement manipulé, me font grandement douter, en l'état, de cette capacité à s'auto- gouverner. Même les Suisses, dernier bastion d'un semblant de véritable démocratie, sont en train de se faire expliquer progressivement que c'est la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu. Il y a incontestablement, parmi nous, et je le vois dans les commentaires de mes propres vidéos, des gens honnêtes et de bon sens, de la même trempe, je n'en doute pas, que ceux qui vont s'agréger autour d'un Chouard, donnant, par la chambre d'écho générée, l'illusion de la validité de son projet, lequel, en toute objectivité, est dans tous les cas, mille fois supérieur à la pantalonnade actuelle, mais qui, en l'état, vous me trouverez peut être pessimiste, ferait probablement, qu'au lieu d'aller vers le mur à cause de politiciens corrompus, compte tenu notre désagrègement collectif, on finirait par y aller tout seuls, comme des grands, même si probablement un peu moins vite, ce qui est déjà un progrès. Il est clair que par l'éducation on pourrait arriver à avoir une majorité d'individus capables de réfléchir de manière rationnelle et aspirant à l'honnêteté intellectuelle. Pour autant, cela nécessiterait, à condition de commencer aujourd'hui, deux générations, le temps de former les jeunes à la pensée critique et que le temps fasse son œuvre pour éliminer suffisamment les générations de l'émotion et du nihilisme, complètement irrécupérables car sabotées à la base, pour que leur poids électoral ne puisse plus vicier le système. Or on constate que non seulement on ne va pas dans cette direction, mais qu'au contraire on met les bouchées doubles pour empêcher les jeunes générations de réfléchir et, plus grave, de même en acquérir la capacité. Assez paradoxalement ceux qui les sauve du naufrage total de l'éducation nationale étant les jeux vidéo qui leur permettent de structurer un raisonnement linéaire, de développer des stratégies etc. expliquant pourquoi il y a beaucoup de gamers dans la dissidence, et peut-être aussi pourquoi le gouvernement a le forum de "jeuxvideo.com" dans le collimateur. Pendant ce temps, toutes les études montrent que notre Q.I. est en chute libre, phénomène qui se répand sur toute la planète. Donc, tant qu'on a pas rendu aux gens, a minima, leur bon sens naturel, le système de Chouard, dont je ne mets pas en cause la validité, pas plus que le fait qu'il a raison sur les fondamentaux et le constat (le concept de subsidiarité notamment étant particulièrement intéressant), fera le contraire de ce qu'il souhaite, finissant par former une nouvelle élite intellectuelle constituée des gens qui ont compris susceptible, si elle acquiert une masse critique, d'entraîner derrière elle la masse des suiveurs qui verront cette une nouvelle démocratie leur passer, elle aussi, au-dessus de la tête, même si, au cas particulier, dans l'hypothèse peu probable que le système laisse faire, ce serait au moins, dans un premier temps, positif. La position de Chouard, même si au fond résolument moderne, s'inspire à mon sens trop du passé. Quels que soient les mérites que l'on peut trouver à l'agora athénienne, l'idée même d'une constitution et d'un gouvernement ne fait que conforter l'idée de l'incapacité des peuples à s'autogouverner. Si au lieu de regarder vers le passé, on se tourne vers le futur, on se rend compte que la technologie existe pour pouvoir prendre toutes les décisions, en temps réel, sans plus avoir besoin d'autres représentants que des gens (on pourrait reprendre l'idée du tirage au sort) ayant pour seule fonction de matérialiser par des signatures sur des traités des décisions prises par la majorité de ceux suffisamment concernés pour voter sur tel ou tel point particulier. La base de tout système démocratique devrait être qu'il ne doit plus exister d'entités gouvernementales avec des besoins, des intérêts et une volonté propre, qui se distinguent de ceux du peuple; même si cela pose la question du secret, car si la plupart des coups tordus sont faits dans l'intérêt non de la France mais des puissances, entreprises ou lobbys qui la dirigent, ils sont parfois nécessaires, ne serait-ce que parce que les autres pays le font aussi et nécessite ce que les anglo-saxons appellent pudiquement deniability : en gros pouvoir dire "c'est pas nous" même si tout le monde sait que c'est nous mais que personne ne peut en apporter la preuve, ce qui arrange tout le monde, les autres n'étant pas, du coup, obligés, par exemple, de nous déclarer la guerre. Comment gérer ça en vraie démocratie où, par définition, tout doit être public ? Dans tous les cas, les nouvelles technologies que les gouvernements utilisent sans vergogne pour nous fliquer contiennent aussi les germes de notre libération et permettent d'envisager la politique d'une manière totalement inconcevable par le passé, rendant obsolètes la plupart des doctrines politiques et de nos réflexes organisationnels. Encore une fois, la technologie existe, permettant à ceux qui le souhaitent, le vote ne devant pas être obligatoire, au cas par cas, de voter, proposer, abroger des lois. Les votes, bien sûr, autre changement de paradigme, devant être publics, assumées et consultables par tous afin d'éviter toute possibilité de triche. Cela signifierait plus de parlement, plus de partis politiques, plus de cour de cassation, plus de conseil d’État, voire même plus de constitution. Même la justice pourrait être publique et la loi adaptée en temps réel aux besoins de la société. Probablement que ceux qui tirent sur des cambrioleurs seraient plus souvent acquittés. Bien évidemment, dans un premier temps, compte tenu de la perte de sens commun d'une grande partie de la population, on pourrait imaginer, histoire de limiter un peu la casse, que le vote soit conditionné à l'obtention d'un permis, sous forme de QCM, permettant de s'assurer d'une maîtrise correcte du français (compréhension de textes, accès au second degré), de la capacité à résoudre des problèmes de logique simples, de la possession de quelques notions de base d'histoire et de géographie etc. Et le jour où, de par une réforme profonde de l'éducation, l'immense majorité des gens serait en mesure de passer ledit examen, on aurait ce qui ressemblerait vraiment à une démocratie moyennant, autre changement fondamental, un grand ménage dans les médias, les gens pouvant, que dis-je, devant aussi s'en emparer, voter sur les sujets qu'ils veulent voir aborder et les traiter de manière collaborative. Pour autant, est-ce que ladite démocratie irait forcément dans le sens du bien commun ? Même si je suis prêt à courir le risque, on ne peut pas le garantir. Il faut bien faire la distinction entre la démocratie et le bien commun. La démocratie est juste un système, ni bon ni mauvais, qui signifie aussi la liberté laissée aux gens de s'autodétruire si c'est leur volonté collective. Elle n'est en ce sens, ni meilleure, ni pire, si l'on considère le bien commun, que d'autres formes de gouvernement, et si l'on peut difficilement imaginer pire, plus hypocrite et mensonger, que notre pseudo-démocratie actuelle, le seul reproche que l'on peut honnêtement lui faire c'est justement de ne pas œuvrer, de manière particulièrement flagrante, dans notre intérêt collectif. Car s'il avait du boulot pour tout le monde, la majorité des gens ne se poserait même pas la question de savoir comment elle est gouvernée. De même, une dictature éclairée qui œuvrerait dans le sens du bien commun et ferait le ménage nécessaire en préparant le terrain pour une véritable démocratie, même si, compte-tenu de la corruption du pouvoir et de la mégalomanie naturelle des gens, elle reste, elle aussi, très théorique, ne serait pas pire, objectivement, qu'une mauvaise démocratie. Il n'en demeure pas moins que Chouard a mis le doigt sur quelque chose, à savoir qu'il est possible de faire réaliser à des gens, qui ne l'avait même pas envisagé jusqu'à présent, qu'ils ont une conscience politique et ont la légitimité et les capacités de penser leur propre système de gouvernement. Au-delà du projet lui-même, cette prise de conscience, hautement subversive, a potentiellement la capacité de remettre en activité cérébrale beaucoup de gens que le système avait neutralisés, notamment parce que Chouard a une mentalité de gauche, il ne remet pas en cause l'illusion de la fraternité universelle et autres notions humanistes qui, à mon sens, nient la réalité mais qui sont tellement constitutives de leur personne qu'ils ne peuvent, au moins dans un premier temps, les ré examiner objectivement sans imploser en vol. Il y a donc risque d'incendie à partir de cette étincelle qui peut enflammer aussi bien à droite qu'à gauche et même si, pour les raisons que je viens d'expliquer, je ne trouve pas le système parfait, il faut savoir être suffisamment pragmatique pour reconnaître quelque chose qui va dans le bon sens quand on tombe dessus. En outre, et je m'en excuse par avance, Chouard étant quelqu'un en quête perpétuelle de vérité et un gros travailleur (il l'a prouvé en par son énorme boulot sur le traité qu'on voulait nous mettre par devant sur la constitution européenne et qu'on a quand même fini par nous mettre par derrière) il est possible qu'il ait déjà traité ou pris en considération certains des points que j'ai abordés et que je sois passé à côté, auquel cas, je ne doute pas qu'il s'en trouvera parmi vous, et je les en remercie, pour m'indiquer les vidéos idoines. Merci de liker et de partager. Comme toujours, je ne fais que donner un avis que je pense logique et argumenté, mais si vous voyez des failles dans mon raisonnement ou souhaitez rajouter des choses qui m'auraient échappées, les commentaires sont là pour ça. 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