Bonjour,
contrairement à ce que certains pourraient croire, je comprends parfaitement les aspirations humanistes d’une partie de la population. Pour avoir entre autres activités fait 20 ans de scène en tant que musicien, j’ai eu la chance de pouvoir partager ces moments rares où l’on est à l’unisson avec son auditoire et où l’on fait appel à quelque chose d’intangible et de commun. On dit souvent que l’on vibre quand quelque chose nous touche émotionnellement, ce qui laisse penser qu’en théorie en tout cas, les dernières avancées de la physique tendant à conforter l’hypothèse selon laquelle tout n’est que vibration, on partage tous quelque chose au-delà de notre condition d’humain. Quand on expérimente cet accord parfait que dans certains milieux on appelle l’égrégore, qui plus est entre de parfaits inconnus, au-delà de toute considération, ethnique, culturelle et autre, on peut se prendre naïvement à rêver à la paix, dans un monde où tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil. Je comprends tout à fait. Mais il ne faut pas perdre de vue, que même en admettant que chaque individu ait la capacité de résonner au sens vibratoire à défaut de raisonner au sens cognitif, encore faut-il qu’il le veuille, car pour reprendre l’analogie avec un concert, les gens y viennent spécifiquement pour cela, dans l’espoir justement que quelque chose les fasse vibrer et sans cette volonté préalable il ne se passe rien. Espérer obtenir ce genre de consensus à l’échelle de l’humanité, a fortiori quand certains ont le ventre vide et d’autres le ventre plein, est aussi naïf que de croire que parce que tous les individus mâles sont dotés d’un appendice censé leur permettre de viser la cuvette ils vont tous atteindre leur cible, alors que l’on constate régulièrement dans tout WC public qui se respecte que certains d’entre nous gaspillent cet avantage incontestable, que toute femme, même féministe, prise d’une envie urgente en bord de route nous envie, soit par soucis conscient de marquer leur territoire de façon canine, soit en estimant visiblement de manière optimiste les distances, en tenant compte des dimensions qu’ils aimeraient avoir plutôt qu’en faisant humblement au mieux avec ce que la nature leur a donné, qui plus est avec une mesquine parcimonie si l’on se fie à la distance entre la flaque au sol, dans laquelle ils obligent ceux qui suivent à patauger, et la base de ladite cuvette.
En outre, cette communion avec l’autre sur laquelle s’appuient les humanistes pour vendre leur idéologie n’a pas qu’une face positive, c’est la même chose qui unit une foule qui lynche quelqu’un, la même chose que l’on perçoit sur un tatami et qui permet de savoir quand l’adversaire va porter son attaque. Et, c’est là surtout que les humanistes se trompent, ça ne se limite pas à l’humain : on peut sentir, par exemple, la présence de son animal familier sans avoir à le regarder. Tout vibre, d’une façon ou d’une autre, et si vous avez l’occasion de trouver un coin de nature pas encore pollué par les ondes diverses et variées et les champs électriques multiples, et que vous inspirez plusieurs fois profondément vous sentirez tout ce qui vous entoure et vous réaliserez que cela va même au-delà du vivant, des plantes et des animaux, mais que même les pierres émettent quelque chose. La notion même d’humanisme n’est pas le généreux rassemblement que certains s’imaginent mais au contraire, en essayant d’en faire une entité, l’extraction purement idéologique de l’humanité de son environnement, alors qu’à contrario, le nationaliste, souvent présenté à tort dans l’inversion des valeurs habituelles, comme un égoïste et un xénophobe, respecte, lui, l’ordre naturel. Il n’est pas simplement attaché aux humains qui l’entourent et qu’il connaît, mais également à son lieu géographique, à sa culture, sa nature et sa terre. Il résonne avec son environnement et à travers lui avec l’univers tout entier. J’ai eu la chance de connaître de vieux paysans qui n’étaient pas encore devenus des agriculteurs et qui quand ils entraient dans leur champ, comme un rituel, ramassaient une poignée de terre, la reniflaient et la laissaient s’écouler entre leur doigt. Une fois j’ai demandé pourquoi et je me suis vu répondre : « comme ça, elle me dit ce dont elle a besoin ».
Penser que l’humanité n’est qu’une grande et belle famille qui ne demande qu’à se réunir pour peu qu’on lui en laisse la chance, relève en outre de cette escroquerie intellectuelle à la base de toutes les bulles économiques consistant à vendre des constructions mathématiques qui s’affranchissent des réalités empiriques, du genre : « si seulement 10 % des gens donnent 2 euros, vous serez riche et votre mise de départ c’est simplement 100 euros, signez ici ! ». Les modèles mathématiques théoriques basés sur un comportement rationnel ou prévisible des gens ne marchent jamais comme on l’espère, en revanche, si j’ai appris une chose en programmation, c’est que si une connerie est faisable, elle sera faite, de même que si vous faites un programme avec un gros bouton rouge avec écrit dessus en lettres clignotantes « cliquer ici », il se trouvera quand-même toujours quelqu’un pour cliquer ailleurs et planter votre programme si vous n’avez pas anticipé la connerie humaine.
Plus on se multiplie, plus on est nombreux à lutter pour des ressources toujours moindres, plus on diminue les possibilités déjà limitées d’accord, de consensus et d’harmonie. Et il ne faut pas être dupes de l’entente superficielle qui peut régner entre les peuples dans des périodes d’abondance où ils n’ont pas à se battre pour de la nourriture. En cas de crise, la nature reprend ses droits et les seules personnes susceptibles de vous aider et de faire des sacrifices pour vous, ou tout au moins de ne pas essayer de vous bouffer, seront ceux qui vous connaissent et qui vous aiment. Pas l’humanité, mais votre famille, vos voisins et vos amis. En dehors de ces cercles restreints où effectivement la solidarité joue, trop d’humains tue l’humanisme, et on est déjà beaucoup, beaucoup trop nombreux ; d’autant plus que si les occidentaux avaient entamé une décroissance salutaire de leur population, la tendance dans certains pays d’Asie et d’Afrique à se multiplier comme des lapins, ne peut que nous inciter à réamorcer, nous aussi, la pompe à bébés si l’on veut survivre encore un peu en tant que culture et civilisation. Il vient un moment, quand on est suffisamment privilégié pour avoir encore le choix, où il faut choisir entre être humaniste ou réaliste, car si l’humanité peut et doit être la variable d’ajustement d’une décision logique, la réciproque n’est simplement pas possible. On ne peut pas mettre de la logique après coup dans une décision incohérente basée uniquement sur l’émotion. La solution logique, faute de se donner, par hypocrisie morale, les moyens de réguler les naissances chez les autres, l’interventionnisme se limitant visiblement aux contrôles des puits de pétrole ou des sources d’uranium, consisterait à contrario, à respecter scrupuleusement le principe de non-ingérence en consignant sans pitié chacun chez soi, ce qui ne peut se faire qu’en tirant à vue sur tout ce qui ne respecte pas les flux légaux de circulation, afin que la nature s’occupe par d’inévitables famines et autres épidémies de réguler le surplus, comme elle l’a toujours fait avant qu’on n’exporte la démocratie et la civilisation à coup de bombes, chez ceux qui s’obstinent à se multiplier au delà de ce que leur pays peut supporter, et continueront à le faire tant qu’on n’aura pas mis le holà, mettant en péril l’équilibre de toute la planète déjà saignée à blanc par l’économie de marché et le fantasme de la croissance perpétuelle qu’en toute honnêteté on ne peut pas leur mettre sur le dos. Ce n’est pas moral et on a un peu l’impression que c’est le dernier arrivé qui paye l’addition, mais comme je le répète à l’envi, tant la morale que l’éthique sont des constructions qui relèvent de la masturbation intellectuelle pour privilégiés oisifs et dont l’universalité n’existe pas pour l’une et est au mieux théorique pour l’autre. Pendant qu’on se vautre dans la bonne conscience narcissique et une grandeur d’âme à géométrie variable qui nous empêche de faire ce qui doit être fait, on recueille les fruits amers de notre inaction en accueillant massivement des gens toujours plus nombreux issus du réservoir illimité de la misère humaine et qui nous considèrent avec le mépris dû aux veaux asexués et pédants que nous sommes collectivement devenus, veaux qui ne font même pas partie de leur conception de l’humanité quand, pour être plus réalistes que nous, cette notion ne leur est pas carrément tout à fait étrangère.
Je ne dis pas ça comme une critique en soi, étant pour le pluralisme des civilisations et n’étant pas loin de partager leur point de vue quand je vois le manque de recul édifiant de certaines personnes. Mais là encore, la diversité ne peut être, par les approches différentes qu’elle peut avoir d’une problématique, une éventuelle richesse, que tant qu’elle est préservée. Tant que les couleurs restent dans leur tube, on peut potentiellement les utiliser pour peindre des chefs d’œuvres et il n’y a pas, de toute évidence, de couleur meilleure que d’autres hors contexte, toutes pouvant être nécessaires ; en revanche, si l’on mélange tout, on reproduit généralement avec une grande acuité la couleur d’une fiente de canard atteint de salmonellose aiguë et, sauf à être féru d’un art moderne qui a remplacé la quête mystique de la beauté absolue par le goût de la provocation scatologique, on n’est pas prêts de peindre la Joconde avec. La seule façon de préserver toutes les identités, la nôtre incluse, et les richesses réelles ou supposées qui vont avec, c’est de les contingenter dans des zones géographiques dédiées. Rien n’empêche en revanche d’utiliser un espace peu hospitalier et inhabité de la planète n’ayant pas déjà de culture propre à détruire, pour y mener une expérience de société multiculturelle pour ceux qui le souhaitent. Pourquoi pas construire un centre de recherche multiculturel, où pour changer chacun enverrait ce qu’il a de meilleur et où tous les travaux seraient publics et publiés en temps réel pour ne pas être étouffés par quelque lobby, et libres de droits pour tous les pays du Monde. Elle est pas belle cette idée ? Sachant en outre, qu’étant, avec l’avènement du dieu Google, à un clic de la richesse multiculturelle, il n’est nul besoin de l’expérimenter en vrai en l’important chez nous, ne serait-ce que parce qu’un « Allahu akbar » virtuel fait généralement moins de dégâts que lorsqu’il est incarné par quelqu’un qui, s’il a visiblement du mal à utiliser un rasoir ou à conduire sans faire de zigzags, manie souvent, en revanche, le couteau avec une certaine dextérité.
Encore une fois, je ne vends rien et je n’ai pas la prétention de détenir la vérité, je soumets juste à votre appréciation une réflexion qui vaut ce qu’elle vaut et dont la seule prétention est d’être logique, honnête et argumentée. Merci à tous ceux qui likent et qui partagent grâce auxquels les 10 000 abonnés qui sont désormais en vue, seront peut-être atteints si YouTube ne ferme pas la chaîne avant. C’est largement au-delà de ce que j’avais escompté et je vous remercie tous pour votre fidélité et vos encouragements ainsi que pour vos commentaires qui souvent me donnent des pistes intéressantes de réflexion. Comme d’habitude je vous mets les liens de mes chaînes secondaires PewTube et BitChute parce qu’on sent quand-même que l’eau monte et je vous dis à très bientôt… j’espère.
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