Madame, Monsieur, et éventuellement autre. Vous qui envisagez d'être candidat à la prochaine élection présidentielle. C'est à vous que je m'adresse. Nous sommes, en théorie, tous égaux. Mais si vous êtes élu, vous allez devenir beaucoup plus égaux que les autres. Outre un salaire de 15000 euros par mois, vous pourrez vivre à l’Élysée, une des multiples résidences, mises à votre disposition, en bénéficiant de tous les services, possibles et imaginables : restauration, blanchisserie et même, me suis-je laissé dire, coiffure de luxe. Vous bénéficierez également, à nos frais, de toute une flotte de transport allant du Sarko-one, le seul avion monté sur talonnettes, pour être plus grand que celui d'Obama, jusqu'au scooter à trois roues avec sacoche isolante pour les croissants, en passant par toute une série de véhicules, civils et militaires, que vous pourrez utiliser comme bon vous semble, ou prêter à vos ministres pour aller voir, par exemple, des matchs de foot en Allemagne en famille. Vous pourrez rendre, directement ou non, plein de services à des gens très importants et, en échange, ils pourront payer certains de vos proches à ne rien faire dans des emplois bidons, sans que l'on puisse vous accuser de népotisme. Vous pourrez nommer, sans concours, ni diplômes, à des postes de haut- fonctionnaires, payés des milliers d'euros, qui bon vous semble, grâce à ce que l'on appelle "le tour extérieur". Même si vous êtes vieux, moche et bedonnant, vous pourrez compter sur l'hypergamie d'une partie de la gent féminine pour savourer les joies d'un Don-Juanisme, dont la nature et vos excès alimentaires vous auraient autrement privé. Autant de temps que vous n’emploierez pas à passer le karcher ou à redresser la courbe du chômage. Quand vous aurez terminé, outre une retraite à vie et moult avantages, vous pourrez arrondir vos fins de mois avec des conférences à 100 000 euros, dans lesquelles vous expliquerez comment, en juste cinq ans, vous avez réussi l'exploit d'alourdir le déficit de quelques centaines de milliards, sans que cela bénéficie à aucun de vos électeurs. Je pourrais continuer longtemps, tant les avantages sont innombrables. Dans d'autres pays, au moindre petit scandale, les gouvernements démissionnent. En France, vous pourrez faire tout ce que vous voudrez (à condition de supporter les sifflets et de n'avoir aucun amour propre, ce qui est plus ou moins la définition du politicien). Quoi que vous fassiez, ou vous ne fassiez pas, vous pourrez tranquillement jouir de vos avantages et vous prendre pour louis XIV jusqu'à la fin de votre quinquennat. J'ai failli dire Louis XVI, mais nous savons tous comment cela s'est terminé, d'autant que ces temps-ci, il semblerait que les décapitations reviennent à la mode. Tout ce que vous avez à faire, c'est être le meilleur. Non pas pour gouverner, mais pour vous faire élire. Vous allez donc promettre beaucoup et les gens vont voter pour vous, non parce qu'ils vous croient, mais parce qu'ils pensent, naïvement, que les autres sont pire. Vous n'aurez pas à vous soucier de tenir vos promesses car, je le sais, vous le savez, est de plus en plus de gens commencent à s'en rendre compte, vous êtes inutiles et votre marge de manœuvre se limite à compatir, déplorer, ou condamner, en fonction des calamités qui touchent le pays et à augmenter le nombre de radars sur les routes. Radars qui ne seront jamais un problème ... pour vous. Étant donné que vos promesses n'engageront que ceux qui les écouteront, pourriez-vous, s'il vous plaît, ça ne mange pas de pain, promettre de mettre en place, sur la base d'un vote public et assumé, qui limite les risques de triche, une consultation électronique et permanente de l'ensemble des électeurs avec, pouvoir de proposition et droit de veto. Une troisième assemblée, en quelque sorte qui, à terme, aurait vocation à remplacer le Sénat, voire l'assemblée nationale, le conseil d’État, la cour de cassation etc. La technologie le permet. Pourquoi ne pas ubériser aussi la politique et supprimer quelques intermédiaires ? Si vous vous dites "démocrate", vous ne pouvez pas être contre cette idée. Sinon, vos électeurs jugeront. Je suis un indécrottable optimiste en ce qui concerne la nature humaine, ce qui reste, quand on est seul, le soir, dans sa salle de bain, face à son reflet dans le miroir. Et donc dans l'hypothèse, hautement improbable, mais pas impossible, où vous seriez capable, dans un sursaut de ce qui pourrait rester de votre conscience, de faire passer l'intérêt de votre pays avant le vôtre et celui de votre parti et que vous vouliez en savoir un peu plus, vous pouvez cliquer sur le lien dans la description. Merci de votre attention.
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