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mercredi 3 juillet 2019

Les Suisses le font bien. (24 juin 2016)

Transcription de ma vidéo YouTube : https://youtu.be/hh-mzRo2l4Q


Bonjour, n'en déplaise à nos élites, qui ont le cocorico facile et ne se privent pas de donner des leçons de démocratie au Monde entier, preuve que le ridicule ne tue plus (certains diront : hélas !), il ne suffit pas de se gargariser avec le mot "démocratie" pour qu'il recouvre une réalité. Sauf à considérer que l'ex RDA, république DÉMOCRATIQUE allemande, ou la Corée du Nord, de son petit nom : république populaire DÉMOCRATIQUE de Corée, sont des démocraties. En la matière, un petit pays nous laisse tous loin derrière et vous m'en parlez abondamment dans les commentaires, d'où cette vidéo. Ce pays c'est la Suisse qui permet déjà, depuis longtemps, à ses citoyens de faire en partie ce que je prône, c'est à dire proposer, discuter et voter nous-mêmes nos lois. Je salue, au passage, les ressortissants, non seulement suisses, mais aussi belges et même québécois, avec lesquels j'ai eu le plaisir d'échanger dans les commentaires preuve, s'il en était besoin, que le concept est universel et que la soif de démocratie dépasse, non seulement les idéologies, les appartenances ethniques et culturelles, mais aussi les frontières. Comme les médias nous en parlent de temps en temps quand une votation et choque la bienpensance, mais sans jamais vraiment expliquer, voyons rapidement comment ça marche la démocratie suisse. Je parle, bien sûr, sous le contrôle de nos amis helvètes à qui je demande de bien vouloir me rectifier, si jamais je disais quelque énormité. Concernant la partie qui nous intéresse, c'est à dire proposer et voter des lois, il y a trois possibilités. D'abord, comme en France, le référendum à l'initiative du gouvernement dont le fonctionnement, si l'on exclut la partie spécifique au caractère fédéral et aux cantons, est sensiblement le même, à la différence que, là-bas, il ne prend pas la poussière, oublié sur une quelconque étagère. Ensuite, et c'est déjà plus intéressant, chaque citoyen, tout seul, comme un grand, a le droit de lancer un référendum contre une loi, un arrêté fédéral ou un traité international. Bien sûr des garde-fous ont été prévus et, à compter de la publication officielle est automatique de l'acte, le requérant dispose de 100 jours pour récolter 50 000 signatures. Ramené proportionnellement au nombre de Français inscrits sur les listes électorales, cela ferait pour nous environ 450 signatures. Si ce chiffre est atteint, le gouvernement est alors obligé d'organiser une votation. Enfin, et l'on monte encore d'un cran, un groupe, compris entre 7 et 27 citoyens, peut carrément demander une modification de la constitution, en proposant la suppression, la modification ou l'ajout d'un article. Après que l'administration se soit prononcée sur la recevabilité de la demande, qui doit respecter les exigences légales, les demandeurs ont 1 an et demi pour récolter 100 000 signatures, ce qui, ramené à l'échelle de la France, ferait 900 000 signatures. Le gouvernement peut alors faire une contre-proposition et les deux textes font alors l'objet d'une votation. Les Suisses ont déjà fait près de référendums depuis que le principe a été mis en place en 1848 alors que, par comparaison, la France n'en a fait que 9 dont celui du 29 mai 2005 sur la constitution européenne, qui a au moins eu le mérite d'illustrer le grand respect dans lequel nous tient notre oligarchie bien aimée, qui jette toujours un regard bienveillant sur notre avis collectif... avant de tirer la chasse. Je n'aborde même pas la machine à gaz fumeuse qualifiée, toute honte bue, de référendum d'initiative populaire. Il est clair que les votations suisses ça fait envie. Surtout quand on considère à quel point ce système forge les mentalités à privilégier collectivement l'intérêt général. Les Suisses ont quand même refusé deux semaines de congés supplémentaires, excusez du peu. Comme je l'ai déjà dit, certaines décisions choquent parfois nos médias, mais la Suisse marche plutôt bien, comme une horloge éponyme, ce qui, jusqu'à preuve du contraire, démontre empiriquement que les Suisses savent collectivement ce qui est bon pour eux, compte tenu de leur spécificité. Est-ce que, pour autant, le système serait applicable à la France à l'état ? S'il y avait la volonté politique, sans aucun doute. Mais il faut quand même considérer les différences de structures (fédérale d'un côté, État monolithique de l'autre) et de population (5 millions de votants d'un côté, contre environ 45 chez nous). Avec une telle masse de votes à gérer, le procédé, et l'on s'en rend compte à chaque élection, serait lourd et onéreux s'il était trop souvent utilisé. Deux problématiques qui pourraient-être fortement réduites si le vote devenait numérique grâce aux nouvelles technologies. Les Suisses ne sont pas en retard non plus de ce côté-là, puisqu'ils ont démarré des expériences en ce sens depuis une quinzaine d'années et que, dans certains cantons, le vote par internet, qualifié de e-vote, s'installe déjà de façon progressive. Mais encore une fois, 5 millions d'un côté, répartis en 26 cantons, et 45 millions, de l'autre. Petite digression technique pour ceux qui ne savent pas comment ça marche d'un point une vue informatique. Ça consisterait en gros à remplir une base de données, une sorte de grand tableau Excel, de millions de lignes. L'informatique c'est vaste et la gestion des bases n'est pas tout à fait mon domaine d'expertise, mais en tablant sur 250 ko par ligne, cela fait, à louche, une base de données de 12 giga octets, l'équivalent d'environ dix films en divx, sachant que les capacités des bases modernes se chiffrent en téraoctets, soit mille fois plus et au-delà, si les serveurs suivent, donc pas de problème majeur de ce côté-là. En revanche, le nombre de connexions simultanées risque de poser plus de problèmes car, même en optimisant les requêtes jusqu'à en permettre 5 par seconde, il faudrait une infrastructure qui accepte entre 200 et 300 connexions simultanées, soit 1500 par seconde, pour gérer les pics, ce qui risque d'être plus problématique, sauf à multiplier les bases. Mais bon, tous ces aspects seront discutés entre spécialistes dont certains largement plus pointus que moi, sur le forum qui verra bientôt le jour. En outre, les Suisses ont un autre avantage supplémentaire par rapport à nous : ils peuvent se permettre le luxe, compte-tenu de la structure de leur gouvernement, de faire relativement confiance à l’État, luxe que, hélas, nous ne pouvons pas nous permettre avec autant de candeur, ce qui rajoute quelques problématiques supplémentaires à examiner au niveau de la sécurité et des données collectées. Mais bon, techniquement, il serait tout à fait possible à l’État de mettre en place un système qui puisse aller plus loin, être plus réactif et mieux adapté au cas particulier de notre pays, que le modèle suisse, jusqu'à permettre de se passer de l'assemblée nationale et du sénat, le tout pour une fraction du coût d'un secrétaire d'état, et amorti à la première élection, si on le compare au coût d'un vote traditionnel par les urnes. Mais comme il ne se trouvera, ni gouvernement, ni parti politique pour accepter de scier la branche sur lequel il est assis, il faudra peut-être se résoudre à procéder par étapes et, dans cette optique, un droit de veto qui serait un copier-coller du deuxième type de votation suisse que j'ai évoqué, serait un minima temporaire acceptable, la chose ayant, entre autres, le mérite de rendre obsolète la contestation par la rue, tout en étant beaucoup plus efficace. Je vous laisse y réfléchir. Au cours du prochain mois, je serai souvent un déplacement, notamment en Asie, ce qui rendra compliqué la diffusion de nouvelles vidéos. En revanche, paradoxalement, j'espère trouver un peu de temps pour travailler sur le site internet et sur le forum. Dans l'intervalle continuez à diffuser et à liker mes vidéos, et notamment la première "et si on les mettait tous au chômage" qui permet de nous compter. Participez à la révolution numérique. 

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